Nul n'est à l'abri de la migraine. Déjà en Egypte antique on avait identifié la migraine. Après tout ce temps, nous ignorons encore pourquoi des millions de gens en souffrent. Il semble que la chose se transmette entre les membres d'une même famille; six personnes qui en souffrent sur dix ont un proche qui en souffre également.
Toutefois, la filière familiale n'est pas toujours la seule, car nul n'a identifié à ce jour un gène porteur de migraine. On sait cependant que les femmes en souffrent plus que les hommes. Ces derniers comptent pour seulement 30 % des personnes atteintes, mais cette proportion est peut-être sous-estimée.
Les hommes admettent peut-être moins souffrir de migraines que les femmes.
La recherche menée en ce sens permet d'affirmer que les gens souffrant de migraine ne sont ni plus intelligents, ni plus sensibles que ceux qui en sont épargnés.
Rien ne nous permet de cerner pourquoi certains en sont atteints alors que d'autres en sont exemptés. Les personnes souffrant de migraine composent un vaste éventail de personnalités et de tempéraments, d'âges et de tailles.
Des enfants en bas âge, voire des nouveau-nés, éprouvent la migraine et cela se poursuit jusque dans le vieil âge.
Les personnes souffrant de migraine encaissent autant de stress que les autres, sauf que leurs réactions sont différentes. On réagit au stress de diverses manières: celui-ci est jugé responsable de l'asthme, du psoriasis, de l'arthrite, de l'hypertension, des ulcères et, bien entendu, des migraines et des maux de tête. En quoi les personnes souffrant de migraine se distinguent-elles des autres?
Une recherche récente démontre que les individus qui ont connu une expérience au-delà des limites du corps sont plus susceptibles d'éprouver la migraine que ceux qui appartiennent au groupe test. Une expérience au-delà des limites du corps procure à l'individu la sensation de quitter son corps physique pendant un instant. Cette observation s'accorde à la théorie selon laquelle la migraine serait causée par une espèce de court-circuit au niveau du cerveau.
Les personnes qui ont fait une expérience au-delà des limites du corps sont également susceptibles d'être hypomaniaques, c'est-à-dire que leur seuil d'excitation est plus élevé que la norme.
Les individus placides et flegmatiques font rarement une expérience au-delà des limites du corps et sont moins exposés aux migraines. Selon le directeur de la recherche à l'Institute of Psychophysical Research à Oxford, le lien entre les expériences au-delà des limites du corps, l'hypomanie et la migraine est plutôt logique: "La migraine est tout à fait un trouble lié à l'excitation. Elle débute par un moment d'excitation exacerbée ou un sentiment de bien-être absolu, puis vient la douleur, on s'effondre et on finit par en sortir."

On croit penser que les personnes aux prises avec une migraine ne filtrent pas les sensations comme il se doit. Il se trouve dans le cerveau une région primitive appelée système d'activation réticulaire, dont la fonction est de sonner l'alarme ou de signaler le calme.
Chez certains, le système d'activation réticulaire est grand ouvert et laisse filtrer plus d'information, tandis que chez d'autres, c'est l'inverse qui se produit.
Cela pourrait expliquer pourquoi certains sont prédisposés aux migraines alors que d'autres ne le sont pas.