Mal de tête information

Les différents types de migraines,
épidémiologie et mécanismes généraux

La comorbidité

Le terme "mal de tête" est un générique, non spécifique, qui réfère à une douleur émanant de la tête (crâne, face, portion supérieure du cou).

Examen en détail des mécanismes neurobiologiques de la migraine. Une bonne connaissance de ceux-ci aidera le patient à prendre une part plus active dans son traitement

Les stratégies de traitement sont définies au cas par cas, selon les objectifs poursuivis et des principes de traitement pharmacologique et non pharmacologique.

Plusieurs causes, voire quelques centaines, peuvent être responsables d'une céphalée. À première vue, l'analyse d'un problème de céphalée peut donc apparaître comme un défi de taille.

En médecine, le terme comorbidité signifie que deux conditions pathologiques peuvent exister en même temps sans que l'une soit la cause de l'autre. Pourquoi parler de conditions associées en comorbidité dans le cas de la migraine? Simplement pour témoigner que la migraine constitue un dérangement biologique complexe, dont certaines facettes peuvent s'exprimer de façon différente. La connaissance des comorbidités permet d'enrichir le diagnostic des migraines et, surtout, de les reconnaître et de s'assurer qu'elles soient traitées. Les conditions comorbides à la migraine peuvent parfois restreindre l'éventail des traitements symptomatiques et préventifs. En effet, certains de ces traitements peuvent être contre-indiqués en présence de ces conditions.

Ainsi, on peut souffrir de migraines et d'allergies simultanément sans que, pour autant, l'allergie soit la cause de la migraine ou que la migraine soit la cause de l'allergie. Il existe vraisemblablement une cause biologique commune, inconnue à ce jour, qui pourrait expliquer la présence simultanée des deux maladies. Ceci est particulièrement remarquable en ce qui concerne les allergies. Une croyance populaire associe d'une façon causale la migraine aux allergies. Il est vrai que la migraine, comme les allergies, a tendance à se manifester davantage lors des changements de saison, mais la relation de cause à effet n'a jamais été validée.

La crise migraineuse s'associe souvent à une congestion des sinus avec écoulement nasal et larmoiement; au surplus, bien souvent la douleur migraineuse se localise dans la région du front. Une relation entre une atteinte des sinus comme cause de la migraine se forme donc aisément dans l'esprit de plusieurs personnes. Une étude récente, avec une cohorte de patients qui s'étaient autodiagnostiqués comme souffrant de mal de tête dû aux sinus, a clairement démontré, lors de l'analyse des symptômes qu'ils décrivaient, qu'il s'agissait dans plus de 90 % des cas de symptômes de la migraine sans aura, selon les critères diagnostiques habituels de cette forme de migraine.

L'asthme, bien souvent un pendant des allergies, est aussi une condition associée à la migraine. L'identification de cette condition comorbide permettra d'éviter la prescription d'agents préventifs de la migraine, tels que les bêta-bloqueurs, qui peuvent éveiller ou exacerber une condition asthmatique.

Les patients migraineux ont plus souvent que la moyenne une tension artérielle anormale. Ils peuvent avoir une tendance à la tension artérielle soit basse (hypotension), soit élevée (hypertension). La tendance à l'hypotension chez certains migraineux contribue vraisemblablement à leur tendance syncopale augmentée, c'est-à-dire à avoir des pertes de conscience bénignes en situation d'exposition à la chaleur, ou lors des changements rapides de position, ou encore lors de stress. D'autres migraineux, par contre, ont tendance à développer une hypertension artérielle, qui pourra accentuer la fréquence de leur migraine. Il faut bien se rappeler qu'une hypertension artérielle modérée en soi ne cause pas de céphalée, mais qu'elle peut contribuer à aggraver la condition migraineuse.

Les troubles anxio-dépressifs sont aussi des maladies fréquemment associées à la migraine. Chez les jeunes migraineux, l'incidence de phénomènes liés à l'anxiété (par exemple des crises de panique) est trois fois plus élevée que dans la population en général. Chez les migraineux un peu plus âgés, des états dépressifs se manifestent encore ici environ trois fois plus souvent que dans une population non migraineuse. Cependant, rappelons à nouveau que les états anxieux ou dépressifs NE CAUSENT PAS la migraine. Ils peuvent s'y associer et parfois l'aggraver, d'où l'importance de les rechercher et de les diagnostiquer, de façon à offrir au patient un traitement global de sa condition.

Divers désordres digestifs vont aussi se rencontrer plus souvent chez les migraineux que dans une population non affligée par la migraine. Parmi ceuxci, mentionnons les ulcères d'estomac, les colites inflammatoires et le syndrome du côlon irritable. Cependant, ces affections digestives ne causent pas la migraine. Une croyance populaire tend à faire provenir du tube digestif les accès migraineux, d'autant plus que la migraine est souvent associée à des symptômes digestifs tels que la perte d'appétit, les nausées et les vomissements. Qui n'a pas entendu un migraineux dire que ses migraines étaient causées par un "foie paresseux"? La migraine ne trouve pas son origine dans le tube digestif; elle prend naissance dans le cerveau et a des répercussions sur la fonction du tube digestif.

Sur le plan neurologique, deux conditions comorbides à la migraine sont à signaler.
Les risques d'accidents vasculaires cérébraux (AVC, autrefois appelés ACV) sont de deux à trois fois plus élevés chez les migraineux. Ceci renforce la nécessité pour les migraineux de bien surveiller les facteurs de risque des maladies vasculaires cérébrales et de les éliminer.
Certaines formes d'épilepsie sont aussi plus facilement retrouvées chez les migraineux.
L'épilepsie comme la migraine sont deux conditions où l'on remarque un état d'excitabilité anormale au cerveau. Toutefois, les mécanismes biologiques responsables de la parenté entre ces deux affections demeurent pour l'instant inconnus.

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