Mal de tête information

Traitements, méthodes et thérapies complémentaires de la migraine

Prudence dans l'autotraitement

Le terme "mal de tête" est un générique, non spécifique, qui réfère à une douleur émanant de la tête (crâne, face, portion supérieure du cou).

Examen en détail des mécanismes neurobiologiques de la migraine. Une bonne connaissance de ceux-ci aidera le patient à prendre une part plus active dans son traitement

Les stratégies de traitement sont définies au cas par cas, selon les objectifs poursuivis et des principes de traitement pharmacologique et non pharmacologique.

Plusieurs causes, voire quelques centaines, peuvent être responsables d'une céphalée. À première vue, l'analyse d'un problème de céphalée peut donc apparaître comme un défi de taille.

Plus de la moitié des personnes souffrant de migraines tentent de s'autotraiter. Ici, gare aux effets pervers possibles!
Dans bien des cas, la personne qui s'automédicamente ne bénéficiera vraisemblablement pas d'un traitement efficace. Elle aura tendance à augmenter les quantités de médicaments ingérés et à les utiliser de plus en plus souvent, même de façon quasi journalière.
On pourra voir alors s'installer un phénomène unique à la migraine: la céphalée d'origine médicamenteuse, dite de rebond. La céphalée d'origine médicamenteuse est caractérisée par la présence de céphalées plus de 15 jours par mois, dans un contexte d'utilisation de médicaments d'une façon constante sur une période de trois mois ou plus.

Tous les médicaments antimigraineux — tant les non-spécifiques, comme les analgésiques, que les spécifiques, comme l'ergotamine et les triptans — pourront induire une céphalée d'origine médicamenteuse. L'ergotamine, les triptans, les opiacés et les médicaments combinés contenant de la codéine (Fiorinal®, Empracet®) seront associés au développement d'une céphalée d'origine médicamenteuse s'ils sont utilisés plus de 10 jours par mois; les analgésiques simples le seront après une utilisation de plus de 15 jours par mois. À noter ici que ce qui importe n'est pas tellement la quantité que la fréquence d'utilisation.
Par exemple, prenons le cas d'une personne qui, une fois par mois, souffre d'une migraine de quatre jours. Elle se traite chaque jour avec six comprimés de 200 mg d'ibuprofène.
À la fin des quatre jours, elle a consommé 24 comprimés, mais ce, uniquement quatre jours par mois.
Cette personne n'est pas à risque de céphalée d'origine médicamenteuse.

La céphalée d'origine médicamenteuse constitue un problème de santé publique non négligeable. On estime en effet à 4 % l'incidence des céphalées chroniques quotidiennes dans la population, et parmi ces 4 %, la moitié serait secondaire à l'utilisation trop fréquente de médicaments contre les maux de tête. Le Canada est d'ailleurs l'un des rares pays où la codéine dosée à 8 mg est toujours en vente libre au comptoir des pharmaciens. À cause de ce problème de santé publique, certains pays, comme l'Allemagne, ont éliminé de leur formulaire les médicaments composés d'aspirine, de codéine et de butalbital, un barbiturique qui, lui aussi, contribue à la céphalée d'origine médicamenteuse.

Dans ses manifestations cliniques, la céphalée d'origine médicamenteuse est donc une céphalée chronique, survenant le plus souvent dans un contexte de migraine antérieure, se manifestant par des symptômes de migraine souvent atténués. Elle est présente le matin au réveil, elle est soulagée partiellement par l'utilisation du médicament habituel, elle reviendra quelques heures plus tard et une autre dose du médicament habituel sera consommée, et ce, à répétition jusqu'au coucher.

La céphalée d'origine médicamenteuse est réfractaire aux autres médicaments, incluant ceux préventifs de la migraine. Elle est à suspecter en cas de céphalée quotidienne chronique; elle sera prouvée si la céphalée quotidienne disparaît au cours des deux mois suivant le sevrage du médicament habituel.

Il n'en demeure pas moins que de 40 % à 50 % des patients affligés de céphalée quotidienne chronique dans un contexte d'usage fréquent de médicaments ne répondront pas au sevrage en retrouvant une fréquence diminuée de céphalées. On parlera alors de migraine chronique, une forme évolutive de la migraine qui, avec le temps, survient chez environ 20 % des migraineux. Ici, la cause de la migraine chronique n'est pas d'origine médicamenteuse, mais bien primaire. Un dépôt anormal de fer a été observé chez ces patients dans les zones du cerveau modulant la perception de la douleur. Un dépôt de fer témoigne habituellement d'un défaut de fonctionnement cellulaire et signale une dégénérescence de certains neurones.

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